Milei, Le Météore

12 December 2023

 

L’ère Maudite.

En 1999, J.M Coetzee écrit : « Robert Musil qualifiait l’époque à laquelle il vivait d’ ‘ère maudite’ ; ses meilleures énergies étaient consacrées à essayer de comprendre ce que l’Europe était en train de s’infliger à elle-même ».  Il n’est pas difficile de reconnaître que nous nous trouvons aussi à l’aube d’une ère maudite – la différence est que nous devons comprendre non seulement le comportement autodestructeur de l’Europe, mais également des Amériques et même du monde entier.

 

Le Choc.

Selon The Guardian, Javier Milei est « médiocre et dangereux ». Pour The New York Times, c’est un « Mini-Trump ». Le Monde, plus sobrement, le qualifie d’ « ultralibéral ». L’Humanité : « un fou dangereux » ; Pour David Copello dans AOC, il s’agit d’un « Joker Subtropical ». John Ganz, auteur de la publication Unpopular News sur Substack, dit la chose suivante : « La victoire surprise de Javier Milei aux élections présidentielles argentines a réussi à stupéfier le monde entier. En effet, il est peut-être le personnage le plus manifestement dément de toute la cohorte des populistes de droite ». Olivier Compagnon et David Copello soulignent que « avec la victoire de Milei (…), une nouvelle digue démocratique saute ». 

Même avant la victoire finale, Gustavo Franco, économiste anciennement de la Banque Centrale brésilienne, écrit : « Il y a beaucoup d’enjeux dans l’élection argentine, les thèmes internationaux semblent tous interreliés dans une grande polarisation planétaire que quelqu’un doit commencer à démonter avant que ce soit trop tard ». La dimension centrale de cet événement est peut-être celle synthétisée par le quotidien italien Corriere della Sera : « L’alerte arrive d’Argentine, l’Italie de l’autre hémisphère : le populisme est plus vivant que jamais ».

Si l’on ajoute à ces déclarations les félicitations envoyées par  Donald Trump et Jair Bolsonaro au nouvel occupant de la Casa Rosada, nous comprenons l’ampleur du choc politique global présenté par le succès électoral de cet outsider. Milei renforce la tendance d’émergence globale d’une nouvelle extrême droite de la même manière qu’il en est le produit. Dans cette perspective, son succès s’ajoute à celui de l’extrême droite au Pays-Bas ou au pogrom anti-immigrés qui a eu lieu à Dublin.

 

La Singularité Argentine. 

Malgré ses succès et son ampleur, cette tendance très préoccupante rencontre aussi des échecs : La victoire de Joe Biden contre Trump, Lula contre Bolsonaro, Sanchez en Espagne, et des partis de l’opposition en Pologne. Si l’émergence du populisme fasciste est généralisée, dans la victoire de Milei il y a toutefois une singularité. Comme le font Pablo Touzon et Federico Zapata, on pourra donc parler de Milei comme du météore : 

Il y 66 millions d’années, un météore au nom imprononçable, Chicxulub, a causé l’extinction des dinosaures. Selon les études géologiques, l’impact de l’astéroïde a détruit toute trace de forme de vie dans un rayon de milliers de kilomètres, a provoqué des tsunamis de centaines de mètres de haut et la poussière qu’il a soulevée jusqu’à l’atmosphère a occulté la lumière du soleil pendant des mois. Non seulement il a tué tout ce qui existait, mais il a changé la biosphère de la vie qui naîtrait après. D’une certaine forme, dans l’Argentine contemporaine, le nom de ce météore est Javier Milei, l’instrument dont s’est servi une majorité de la société pour compléter la tâche qui a commencé lors des primaires d’août : en finir avec le système politique qu’à partir de 2008 s’est organisé autour de la figure de Cristina Fernández de Kirchner.  

Essayons donc de comprendre la singularité de ce météore et cela en deux moments : d’abord le rôle et la crise du péronisme kirchnériste du point de vue du soulèvement de décembre 2001 ; ensuite le rapport entre démocratie et incertitude. Il devrait y avoir un troisième moment, le plus important, sur la destruction de la monnaie, mais nous en parlerons dans un prochain article.  

 

Les Deux Populismes. 

En Amérique Latine, l’essor de l’extrême droite ne signifie pas qu’il y aurait un virage populiste, mais que maintenant de populismes il y en a au moins deux : le nouveau (de type fasciste) et les « traditionnels ». Ce n’est pas par hasard si, au moment où Trump gagne les élections en 2016, beaucoup d’analystes, y compris certains liés au gouvernement Kirchner, ont commenté que c’était comme si le péronisme avait gagné les élections aux États-Unis.

En août 2019, le candidat du péronisme kirchnériste Alberto Fernández formule cette réplique aux critiques de Jair Bolsonaro : « Avec le Brésil nous aurons des rapports splendides, le Brésil sera toujours notre principal associé, Bolsonaro est une conjoncture dans la vie du Brésil comme Macri (le président de centre-droite qui tentait sa réélection) est une conjoncture dans la vie de l’Argentine ». L’assurance de Fernández semblerait confirmée par sa propre victoire et puis par le retour de Lula au pouvoir. Mais elle était entachée de quelque chose d’autre : l’habitude anti-métamorphique du péronisme de rester ou de revenir au pouvoir . Ce n’est pas le péronisme qui s’adapte à l’époque, mais l’époque qui doit s’adapter au péronisme.

Contrairement à l’image que l’on en a à l’étranger, ce qui s’est passé en Argentine n’est pas l’arrivée au pouvoir du « populisme », mais l’essor d’un nouveau type de populisme qui a été à même de battre celui qui depuis longtemps domine la politique dans ce pays. Dans le cas du Brésil, la variante populiste de gauche peut sembler relativement récente et relever uniquement de la popularité que Lula a acquis durant ses deux premiers mandats présidentiels. Mais ses racines plongent dans l’expérience développementiste, étatiste et autoritaire du Varguisme. Or, Getulio Vargas était un dictateur qui, dès son arrivée au pouvoir en 1930 jusqu’à son ralliement aux États-Unis en 1942, était très proche à la fois de l’Italie mussolinienne et de l’Allemagne naziste. 

Dans le cas du péronisme, cette identification directe au fascisme n’a pas eu lieu car Perón a commencé sa carrière plus tard (pratiquement après la fin de la deuxième guerre), mais sa politique était semblable : intervention étatique, protectionnisme et nationalisations. Quand Péron a dû partir en exil (en 1955), c’est dans l’Espagne de Francisco Franco qu’il s’est réfugié. Or, sans entrer dans les détails de la période initiale du péronisme et de sa chute, il est important de rappeler que ce mouvement se maintiendra même sans Péron tout en étant traversé par des courants politiques et sociaux très diversifiés, au point qu’au début des années 1970, la gauche du péronisme tend vers la lutte armée (avec les Montoneros) alors que la droite – constituée surtout par les appareils syndicaux – mène la répression de ces secteurs : en juin 1973, le retour de Péron en Argentine devient le théâtre d’une véritable bataille rangée entre les deux factions aux alentours de l’aéroport Ezeiza (avec 13 morts et un nombre indéterminé de blessés). 

Se référant à cette période et surtout à celle de la dictature militaire qui en suit (1976-1983), Albert O. Hirschman définit l’Argentine comme « la société latino-américaine qui a connu le conflit interne peut-être le plus grave au cours des cinquante dernières années ». L’animal mythologique dont parlait Pepe Mujica – le péronisme – est en fait une chimère traversée par des aberrations et des contradictions très violentes et en même temps capable d’un incroyable transformisme. Lors de l’écroulement de la dictature – après la défaite dans la guerre des Malvinas (en 1982) -, la transition démocratique a été conduite par Raul Alfonsin (Unión Cívica Radical, antipéroniste). Celui-ci était déterminé à enquêter et punir les crimes des militaires et, en même temps, fut incapable de maîtriser la dynamique de l’inflation. Or, en 1989, c’est un péroniste qui gagne les élections présidentielles. Carlos Menem (qui a gouverné pendant deux mandats, entre 1989 et 1999) a fait une loi d’amnistie pour les militaires de la dictature et conduit une politique économique d’ajustement ultra-orthodoxe, notamment une politique monétaire qui visait à contrôler l’inflation par l’absurde imposition de la parité entre le peso et le dollar américain. Dès ce moment jusqu’à aujourd’hui, le péronisme a continué à gouverner avec deux petites interruptions, Fernández dirait deux « conjonctures » : le gouvernement du radical Fernando de la Rua (entre décembre 1999 et décembre 2001) et celui de Mauricio Macri (entre 2015 et 2019). 

Louis Althusser attribuait le titre de son autobiographie, « L’avenir dure longtemps », au général De Gaulle. En Argentine elle fonctionne parfaitement, il suffit de mettre « péronisme » à la place d’ « avenir ». Le populisme péroniste contient donc plusieurs âmes fortement différentes et instables, mais avec une grande capacité de toujours rester au pouvoir : comme disent Touzon et Zapata, « tout péronisme est une version du péronisme, sans que jamais il en existe une de définitive. Car la définitive, la dernière, l’ossifiée, la ‘permanente’, c’est le prélude de la mort ». 

Pendant longtemps, l’anti-péronisme était représenté par les Radicaux qui – justement – se positionnaient comme des non-populistes libéraux. Une première innovation a eu lieu chez les antipéronistes avec la candidature, et la victoire, de Mauricio Macri en 2015 : pour la première fois ce n’était pas un membre du parti radical. On voit avec lui la naissance  d’un nouvel ordre dans l’antipéronisme.

 

Le renversement du renversement. 

Alors qu’en 1983 Alfonsin hérite d’un gouvernement militaire désastreux, en 2000 De la Rúa doit gérer l’héritage maudit de la décennie péroniste et ultralibérale de Menem. Les différentes tentatives d’ajustement ont comme seul résultat de faire tomber deux ministres de l’Économie jusqu’à ce que De la Rúa nomine Domingos Cavallo, le même économiste qui sous Menem avait implémenté la loi de convertibilité 1 à 1 entre le Peso et le Dollar. Entre maintes différentes et inefficaces mesures économiques, celle qui coule le gouvernement est le corralito : décrété le 1 décembre, cette mesure de restriction des retraits bancaires vise à éviter la panique bancaire qu’en réalité elle détermine. 

Il faut souligner ici un détail important : l’ « avenir » de cette destruction de la confiance en la monnaie dure beaucoup plus que l’ « avenir » du péronisme. De la Rúa a été obligé d’abandonner le pouvoir après les émeutes semi-insurrectionnelles de décembre 2001, lors du mouvement du Que se vayan todos, que no quede ni uno solo. La première signification de ce slogan est que les manifestants n’étaient pas dupes : s’ils protestaient contre le président radical (De la Rúa), ils savaient très bien que les péronistes étaient aussi responsables et surtout qu’ils n’étaient pas une solution. Ici, le débat sur la signification de ce mouvement est d’une grande importance. Une fois tombé le gouvernement radical, c’est la vieille bureaucratie péroniste qui revient, d’abord avec Adolfo Rodríguez de Saá (parti après une semaine), puis avec Eduardo Duhalde qui ouvre le chemin à Nestor Kirchner, aile gauche du péronisme. 

Schuster et Stefanoni définissent la victoire de Milei comme une « sorte de mutinerie électorale antiprogressiste » et elle serait antiprogressiste car anti-kirchneriste (anti-péroniste). Selon eux, Milei a « repris le slogan de 2001, le « Que se vayan todos » en « renversant sa signification : de contestation de l’hégémonie néolibérale en cri de guerre de la nouvelle droite ». Mais en fait nous avons ici un renversement du renversement : le mouvement de décembre 2001 était contre « toute forme de représentation », contre la « caste » et non pas juste contre un de ses segments. Les multitudes qui s’étaient insurgées (il y eut dizaines de morts dans les manifestations) organisaient des assemblées, occupaient des usines et des hôtels désaffectés, faisaient des cacerolazos, assiégeaient les agences bancaires, imprimaient des formes alternatives de monnaie et n’étaient pas du tout préoccupées avec l’hégémonie néolibérale des pamphlets péronistes et gauchistes. Ce qu’elles essayent de constituer, c’étaient des nouvelles formes de mobilisation politique et productive. 

Bien sûr, le moment constituant n’a pas duré longtemps, la spontanéité productive des multitudes n’avait pas résolue – du tout – les énigmes de son organisation (et elle ne l’a toujours pas fait). C’est sur ces limites que le péronisme a capturé le mouvement en renversant la dimension innovante dans le cadre d’une réaction à l’hégémonie néolibérale, au nom d’un impossible retour au développementisme, quelque chose comme « faisons l’Argentine grande à nouveau ». En fait Touzon et Zapata parlent d’un « Que se vayan todos 2.0 » et soulignent : 

La puissance du concept de caste que Milei a importé de la gauche espagnole (Podemos) se trouve dans la réalité (du péronisme). Le diagnostic et les propositions de Milei présentent beaucoup de problèmes, mais sur ce point elles contiennent un sens de vérité. L’épistémologie commune qui unifiait la vieille élite politique, économique et culturelle argentine à la société civile est, maintenant oui, anéantie. Milei est le fils de cette rupture.

 

Aimez l’Incertitude ? 

En 1986, dans un séminaire à São Paulo, Albert O. Hirschman fait une prévision très contrastée sur le processus de démocratisation en Amérique du Sud. D’une part, il postule que « le point de départ de toute réflexion sérieuse sur les chances de consolidation de la démocratie en Amérique latine doit certainement être le pessimisme ».  Cela se justifie : « La vigueur apparente des nouveaux courants démocratiques dans ces pays n’est pas nécessairement encourageante. Il semble que la caractéristique omniprésente de tout régime politique dans les pays latino-américains les plus développés soit l’instabilité : elle affecte même les formes politiques autoritaires ». Ensuite, il continue en disant que c’est une erreur très grave de penser que la consolidation de la démocratie dépend de conditions très strictes : « Je pense qu’il est beaucoup plus constructif de réfléchir aux moyens par lesquels la démocratie peut survivre et se renforcer en dépit d’une série de situations ou d’évolutions défavorables persistantes dans nombre de ces domaines : croissance économique, répartition des revenus, autonomie nationale, presse et médias (…) ». Ici, Hirschman cite un article d’Adam Przeworski dont le titre en portugais est assez clair – Aimez l’incertitude et vous serez démocrate : « Dans un régime autoritaire (…), on est beaucoup plus sûr du type de politiques et d’orientations qui ne seront jamais adoptées. Accepter l’incertitude quant à la réalisation de son propre programme est donc une vertu démocratique essentielle ». Cela signifie, continue Hirschman, que « Je dois accorder plus d’importance à la démocratie qu’à la réalisation de programmes et de réformes spécifiques, aussi fondamentaux soient-ils. Je peux juger qu’ils sont nécessaires à la poursuite du progrès, démocratique, économique ou autre ». 

Rappelons-nous, la perception que beaucoup d’auteurs avaient du fascisme dans les années 1930 était justement d’offrir une (fausse) sécurité à ceux qui se sentaient menacés par les changements. En lisant le journal de Robert Musil, J. M. Coetzee écrit : « Le fascisme, selon l’analyse de Musil, était une réaction aux défis de la vie moderne – principalement l’industrialisation et l’urbanisation – auxquels le peuple allemand n’était pas préparé, une réaction qui s’est ensuite transformée en une révolte contre la civilisation elle-même ». 

Nous plongeons ainsi dans une autre des dimensions paradoxales de ce résultat électoral : le vote pour une figure aussi folklorique au programme politique « déraisonnable » (extinction de la Banque Centrale, légalisation de la vente d’organes etc.) contient – de la part des électeurs qui l’ont plébiscité – une dose importante de tolérance pour l’incertitude. Dans les mots de Mario Riorda, les Argentins, « en votant, ont acheté leur billet d’entrée dans un nouveau spectacle avec Milei comme protagoniste ». Un protagoniste qui s’est littéralement présenté dans un festival de manga déguisé en « capitaine anarcho-libertaire ». 

Pour l’historien argentin Federico Finchelstein : « (Milei) est bien plus excessif et instable que (Jair) Bolsonaro et (Donald) Trump. Il est donc très imprévisible de savoir ce que cette personne pourrait faire (au pouvoir) ». Gedan (chef du Projet Argentin chez the Wilson Center) pense que « c’est un pari énorme mais pas complètement irrationnel ». Le véritable risque est que « l’Argentine s’écroule sous ses efforts de transformation radicale de l’économie »

Le récit que le responsable du marketing politique de Milei a donné à la télé brésilienne au lendemain du ballotage confirme cette vision : Pablo Nobel reconnaît la haute dose d’incertitude qui caractérise son personnage et s’est pressé d’expliquer que le soutien des centristes (Macri et Bulrich) « a donné une dose de sécurité à l’aventure ». La victoire de Milei semble contredire cette approche qui voudrait que pour être démocratique il faut aimer l’incertitude : selon la plupart des analyses, il s’agit d’un saut dans la plus pure incertitude, une option pour l’imprévisible qui constitue une menace très sérieuse pour la démocratie argentine et pas seulement. Il faudrait donc revenir sur la notion de populisme d’extrême droite (ou du fascisme) et le penser dans un rapport différent à l’incertitude.

 

Renard ou Moosbrugger ? 

La presse modérée, en Argentine et au Brésil, souligne et exalte tous les signaux de virage modéré du nouveau président. L’idée est qu’au cours des prochaines semaines, la plateforme radicale de Milei passera par l’inévitable choc de réalité et sera repensée sous la lumière de l’appui parlementaire que le gouvernement réussira à composer.

Selon Furquim Werneck, l’aversion au péronisme serait plus importante que l’adhésion à ses idées. C’est le ton aussi d’un très long éditorial de O Globo : 

Le problème de Milei c’est l’économie. L’inflation de 2023 doit atteindre à 200%. Les taux d’intérêt sont à 135%. La dette de US$ 43 milliards avec le FMI est impayable. Le montant dans les mains de créditeurs étrangers est insoutenable. (…) Avant même d’être officiellement investi, Milei devra faire face à la réalité : la promesse de résoudre la crise cambiale par la dollarisation de l’économie n’est pas viable. (…) les problèmes des Argentins ne seront pas résous avec de l’alchimie monétaire.

Pour Fernando Laborda, de La Nación, « (l)es rugissements du lion semblent s’être atténués et ce qui prévaut désormais, c’est l’ouïe prodigieuse du renard ». L’idéologue économique (Emilio Ocampo) a déjà été écarté, la dollarisation laissée pour un autre moment et la nouvelle ministre des affaires étrangères a déjà visité Brasília. Pour Touzon et Zapata, Milei doit éviter le piège de multiplier les guerres culturelles (ce fut le choix de Bolsonaro dès le début de son mandat) et « comprendre et faire comprendre que, sur ce plan, moins, c’est plus ». Il n’empêche que, dans cette époque maudite, interpréter la victoire de Milei peut être un exercice aussi difficile que de traduire une des phrases de Robert Musil ainsi comme le rappelait Coetzee : voulait-il dire « Si l’humanité pouvait rêver collectivement, elle rêverait Moosbrugger» ou « le rêve serait Moosbrugger (un tueur psychopathe) » ?

 

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