Défense de l’environnement : Mobilisations de la société civile
Par Catherine Larrère et Lucile Schmid.
Ce dossier, consacré à la question écologique, réunit des études sur les mobilisations de la société civile. S’agissant de The Tocqueville Review/La Revue Tocqueville, cela n’a rien d’étonnant. Mais est-ce bien ainsi qu’il faut aborder la question environnementale ? Celle-ci n’est elle pas avant tout affaire d’expertise scientifique et de décision politique, ne doit-elle pas être appréhendée au niveau global ? Un bref retour historique sur la façon dont le problème écologique a été envisagé permettra de mieux comprendre la signification des choix qui ont présidé à la réalisation de ce dossier.
Une réponse globale à une crise globale
Les sociétés humaines se sont toujours préoccupées de leurs conditions de vie et n’ont certes pas attendu la deuxième moitié du XXe siècle pour faire preuve de conscience environnementale. Cependant, les années 1970 marquent une véritable inflexion dans le rapport à l’environnement et dans l’attention qui y est portée (qu’il s’agisse, aussi bien, de la façon dont nous affectons notre milieu de vie que de celle dont il nous affecte). C’est en effet au début des années 1970 que les problèmes d’environnement se globalisent en une crise environnementale de dimension planétaire. Cela tient à la rencontre, et même à la collaboration, de trois types d’acteurs : les scientifiques, les organisations internationales (au tout premier rang desquelles l’ONU) et différents types d’acteurs de la société civile.
Commençons par les scientifiques : réunis, sous l’égide de l’ONU, à Menton en 1971, ils lancent une alerte, diffusée (en treize langues) par le Courrier de l’Unesco, barré d’un bandeau « SOS environnement ». Signé par 2 200 scientifiques du monde entier (réunissant quatre prix Nobel et des célébrités comme Jean Rostand, Julian Huxley, René Dumont), l’appel est lancé « aux trois milliards et demi de Terriens » pour les avertir d’un « danger sans précédent » pesant sur l’humanité à cause des destructions environnementales, de la pollution et de l’épuisement des ressources, sur fond de croissance démographique, de conflits guerriers, et d’inégalités socio-économiques. Cette alerte – qui sera suivie par beaucoup d’autres – est passée largement inaperçue (…)
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Ce texte est extrait de l’introduction au numéro de La revue Tocqueville intitulé “La défense de l’environnement : les mobilisations de la société civile” (Vol. 44, No. 1), paru en 2023. La revue est disponible dans son intégralité sur les sites de Project MUSE et de l’University of Toronto Press.
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