David Runciman : La démocratie en crise de milieu de vie
David Runciman s’est rendu à l’Université de Chicago en février 2019 pour y donner une conférence sur la notion d’ « artificialité » chez Hobbes et présenter son dernier livre, How Democracy Ends. Il s’est entretenu à cette occasion avec Jacob Hamburger et Danielle Charrette, au sujet de « l’âge moyen » de la démocratie, des gilets jaunes et des dangers de Facebook.
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Jacob Hamburger : Vous présentez la « fin » de la démocratie en distinguant trois temporalités différentes avec, en premier lieu, la démocratie athénienne, puis la démocratie représentative des Révolutions américaine et française, et enfin, la démocratie du suffrage universel et de l’État bureaucratique consécutive à la guerre de 1914. Où se situe la démocratie décrite par Tocqueville ? On pourrait penser qu’il s’agit de cette deuxième démocratie, née à partir de la Révolution française. Mais Tocqueville parle de la démocratie comme étant un « fait providentiel », la condition progressive de l’égalité qui commence avec l’absolutisme.
La démocratie tocquevillienne précède cette troisième temporalité démocratique. Il ne s’agit pas chez lui de l’État bureaucratique, fondé sur les élections populaires et les partis politiques qui se font concurrence par la communication de masse. Ce n’est pas notre démocratie. L’idée tocquevillienne des racines du principe de l’égalité des conditions fait partie de l’histoire longue de la démocratie. L’expression américaine de cette idée va bien au-delà du gouvernement constitutionnel. Elle est intimement liée à la démocratie ancienne, avec des formes participatives locales—elle se trouve quelque part entre la première et la deuxième histoire de la démocratie. Mais ironiquement, on présume souvent que Tocqueville est le prophète de notre troisième démocratie… qu’il n’avait, je crois, jamais envisagée.
JH : Comment la démocratie tocquevillienne de « l’égalité des conditions » pourrait-elle « finir » ?
Cette notion d’égalité – de l’égalité politique – va de pair avec l’idée que nous pouvons décider de notre propre sort. C’est une idée très ancienne, mais ce serait une erreur de croire qu’elle est éternelle. Certaines idées meurent. Plus personne, par exemple ne croit au droit divin des rois. La notion d’égalité pourrait finir de la même manière. Il faut prendre au sérieux la possibilité que notre société évolue vers une forme d’organisation sociale, politique, économique et morale où la notion d’égalité n’a pas lieu d’être. Ce monde n’existe pas encore, mais l’on peut en discerner les signes prémonitoires. Yuval Harari a écrit dans Homo Deus que nous sommes à la fin de l’histoire – pas la fin de l’histoire de Fukuyama – parce que l’histoire est celle des êtres humains qui croient en la maîtrise du sort humain. Si les hommes et les femmes deviennent des données dans un vaste système informatique, l’histoire sera terminée. Et si, comme le croit Harari, cela se produit au cours des cinquante prochaines années, on assistera à la « mort » de la démocratie au sens profond.
Danielle Charette : L’une des thèmes centraux de votre livre est le passage de la démocratie à son « âge moyen ». Une démocratie à « l’âge moyen » peut-elle affronter de tels défis ?
La démocratie n’est à « l’âge moyen » que si l’on considère son histoire récente. Ce que nous appelons « démocratie » est le produit des guerres du XXe siècle. Les démocraties « stables » ont entre soixante-dix et cent ans. Dire que ces démocraties sont à l’âge moyen, c’est dire, comme à quelqu’un qui atteint l’âge de cinquante ans, que la vie continue. Nous pouvons la changer. Il semble à des moments que la vie démocratique n’est qu’un long (ou court) chemin vers l’oubli, mais il reste la possibilité de se réinventer, de décider de ce qui nous est cher. Une personne qui entre dans l’âge mâture doit prendre des décisions difficiles. Mais si l’on décide bien, la deuxième partie de la vie peut être la meilleure.
Je dis tout cela pour contredire l’idée selon laquelle nous serions au bord du gouffre. Nous sommes au milieu d’une histoire démocratique. Le changement est certes difficile, particulièrement lorsque l’on jouit d’un certain confort, ce qui est le cas au sein de nos démocraties. Les personnes d’âge « moyen » peinent à changer. Nous trouvons facilement des manières d’éviter la réalité.
DC : En bref, la démocratie a besoin d’une bonne psychothérapie…
Tout à fait ! J’explique dans mon livre que les démocraties actuelles font du « acting-out » autodestructif. Elles se comportent comme si elles étaient bien plus jeunes. Par nostalgie ou par « crise de milieu de vie », elles font des choses extrêmes. La solution à une crise de milieu de vie n’est pas d’acheter une moto, ni une relation amoureuse avec sa secrétaire : c’est de voir un psy.
JH : Votre livre porte sur les démocraties européenne et américaine. Vous n’attribuez donc pas cette description de la « démocratie à l’âge moyen » à tous les pays démocratiques.
Surtout pas.
JH : Mais comment différencier les phénomènes propres aux démocraties « avancées » de ce que l’on observe dans les démocraties plus jeunes ? Votre analyse semble bien décrire les démocraties espagnole et portugaise, mais celles-ci ont à peu près le même âge que la démocratie brésilienne. Ce qu’il se passe actuellement au Brésil peut rappeler les crises des démocraties « adolescentes » des années 1930.
Il faut préciser que l’âge d’une démocratie ne détermine pas tout, et il faut prendre en compte tous les éléments d’une démocratie stable. Au long des trente ou quarante dernières années, l’Espagne a évolué au sein d’un ordre européen relativement stable, tandis que le Brésil a eu relativement peu de temps pour construire un socle de stabilité. La démocratie peut y sembler encore très contingente et vulnérable. L’on pourrait en dire autant de la Turquie, même si la démocratie turque date d’il y a bien plus longtemps. Dans les deux cas, la démocratie a été interrompue par de nombreux coups d’État. La démocratie indienne, elle aussi, est relativement ancienne, et à bien d’égards ressemble à une démocratie d’ « âge moyen », mais elle emprunte également les traits d’une jeune démocratie.
Je ne pense donc pas que l’on puisse se contenter d’appliquer ce que l’astrophysicien J. Richard Gott a appelé le « principe copernicien » selon lequel plus une constitution démocratique est ancienne et plus elle sera susceptible de surmonter les difficultés et de perdurer.
JH : Les commentateurs disent souvent que nous vivons dans une ère de la politique de « l’homme fort », ou bien qu’il existe une « internationale des hommes forts » entre Trump, Orbán, Putin, Erdoğan, Modi et Bolsonaro. Votre image de la crise de milieu de vie est efficace, dans le sens où des hommes qui achètent des motos pour se sentir forts et virils sont en réalité très impuissants. C’est l’essence même de Trump, un « homme fort » extrêmement inefficace au pouvoir.
Il y a une politique étrangement similaire entre ces hommes, si l’on regarde la manière dont ils parlent de la famille (et en particulier de la fille), l’utilisation des réseaux sociaux, la rhétorique, et le conspirationnisme. C’est comme s’ils avaient tous étudié à la même école. Cette manière de faire de la politique se manifeste au sein de jeunes démocraties, comme au sein de démocraties matures.
Mais j’insiste sur le fait que les conséquences de ce comportement politique sont très différentes selon la situation. Comme je l’ai dit récemment dans la London Review of Books, les États-Unis ne sont pas la Hongrie. La politique de V. Orbán n’est pas impuissante, parce que les institutions hongroises sont impuissantes. Les institutions y ont des racines peu profondes. Il y a une grande différence entre un pays où tout le monde ne connaît que la politique démocratique, et un pays où la moitié de la population a grandi sans État de droit et liberté de la presse.
Aux États-Unis, des institutions durables et robustes résistent plus ou moins bien à la rhétorique de Trump. L’on dit souvent que Trump, comme Orbán, a « capturé » la Cour suprême de son pays. Pas du tout ! Il a nommé à la Cour deux juges conservateurs tout à fait conventionnels – il n’y a pas de « juges trumpistes ». Si Trump essaie de nommer un juge à son image, il échouera. Si la Cour suprême américaine a été « capturée », elle l’a été par le Parti républicain. Mais ce projet date d’il y a cinquante ans, ce n’est pas un projet de « l’ère des hommes forts ».
La rhétorique de Bolsonaro est visiblement capable de susciter de la violence. Avec Trump, certes, il y a eu de la violence. Un journaliste de la BBC a été attaqué par un député du Montana. Mais je n’y vois pas l’effondrement de la démocratie. Au Brésil, les électeurs de Bolsonaro cherchaient à s’armer. En Inde, comme en Chine, des centaines de millions de jeunes hommes ne trouveront jamais de partenaire à cause de l’infanticide des filles. Dans ces sociétés, la politique de « l’homme fort » peut avoir des conséquences bien plus graves que dans une société de retraités au Mid-West.
On a tendance à exagérer les ressemblances rhétoriques entre les pays et les époques. Si l’on pouvait montrer à quelqu’un de 1930 la politique actuelle, il y reconnaîtrait la rhétorique d’un homme comme Donald Trump. Mais nous vivons quand même dans un monde totalement différent.
DC : Malgré l’intitulé de votre livre – Comment finit la démocratie – vous semblez relativement optimiste…
Ce n’est pas l’interprétation de mon livre au Royaume-Uni. Je pense que c’est lié à l’expérience du Brexit, un cauchemar bureaucratique sans but ni issue. Pour les britanniques, l’idée de commencer « l’âge moyen » de notre démocratie de cette manière est assez déprimant. La fin de la démocratie leur semble un long et lent déclin.
J’étais donc surpris lorsque mon éditrice américaine m’a dit qu’elle trouvait encourageant le manuscrit du livre. Quand je lui ai demandé pourquoi, elle m’a répondu, « parce que je pensais que Trump allait tuer la démocratie, et vous m’expliquez comment elle va survivre ». L’expérience américaine de la présidence est comme un drame télévisé – rien à voir avec l’ennui du Brexit – et les Américains commencent à croire que s’ils peuvent attendre deux ans, Kamala Harris sera présidente, et tout sera fantastique !
DC : Cet optimisme est peut-être le produit de votre conception de la temporalité. Votre livre oscille entre un « pôle de natalité », d’après Tocqueville et Arendt, et un « pôle de mortalité », inspiré de vos travaux sur Hobbes. L’âge moyen de la démocratie est-il un compromis entre la natalité et la mortalité ?
Je pense que oui. En disant que nous sommes à « l’âge moyen », je veux non seulement signaler que nos sociétés sont littéralement peuplées des personnes âgées, mais aussi que nos institutions sont vieilles. L’on sait ce que c’est d’avoir cinquante, soixante, soixante-dix ans pour une personne, moins pour une démocratie. Et pour les personnes, malgré quelques réticences à vieillir, en général elles ne se désespèrent pas trop. J’ai lu récemment que selon les données scientifiques, le bonheur d’une personne augmente entre cinquante et soixante-dix ans. La condition de l’homme n’est pas d’attendre la mort à partir d’un certain moment. Une personne d’âge moyen peut avoir les meilleures années de sa vie devant elle. Mais à condition de ne pas céder à la nostalgie pour sa jeunesse. La démocratie doit, après un peu de « thérapie », se demander sérieusement que faire avec le reste de sa vie ; c’est-à-dire qu’elle doit être capable de remettre en cause ses formes institutionnelles fondamentales : explorer la notion de « démocratie citoyenne », redéfinir l’équilibre entre le national et le local, etc. Je ne sais pas si cette perspective est optimiste, mais elle est résolument anti-fataliste.
JH : On entend souvent des propositions pour réinventer la démocratie, comme le Green New Deal proposé par Alexandria Ocasio-Cortez. Vous-même, vous avez récemment soutenu l’extension du droit de vote aux enfants. Mais croyez-vous que de tels projets, aussi radicaux soient-ils, soient suffisants s’ils s’insèrent dans le système électoral existant ? Le pessimiste dirait que seul un pays en crise économique ou en guerre est capable du changement radical.
Ma proposition de baisser l’âge de vote à six ans a suscité une indignation que je n’avais pas anticipée. J’ai été inondé de messages, auxquels j’ai voulu répondre : « Mais que trouvez-vous de si dangereux à tout cela ? Est-ce plus dangereux que les risques inhérents à notre système politique ? ». A mon avis, si les enfants pouvaient voter, les politiciens iraient dans les écoles – et se comporteraient peut-être mieux. Ce serait le seul changement…Les enfants ne dirigeraient pas le pays. Il n’y en a pas assez !
Notre sens du risque est totalement disproportionné. Il nous faut des projets immenses, mais nous refusons de toucher à ce qui entrave de tels projets. Le planète brûle, mais on dit qu’une réforme électorale ou constitutionnelle est dangereuse. Si on a besoin d’un Green New Deal, je trouve que c’est idiot de ne pas pouvoir imaginer de changer le système politique.
JH : Le Green New Deal ne serait pas donc assez radical, car il laisse inchangé l’organisation de la politique ?
Si, c’est une proposition radicale. Elle veut redéfinir ce que fait l’État. Mais si le Green New Deal est ambitieux, il n’a pas le courage de proposer une nouvelle conception de la démocratie. Il me semble qu’aux États-Unis, il est presque impossible de ne pas montrer sa fidélité aux mythes fondateurs, même pour Alexandria Ocasio-Cortez.
DC : Et il est probablement plus facile de s’attaquer à ces mythes qu’à la structure électorale…
Tout à fait. Mais je ne veux pas suggérer qu’une fois que l’on change de structure électorale, on obtient un Green New Deal. Ce que je veux dire, pour revenir à cette notion d’«âge moyen », c’est que l’erreur de beaucoup de personnes qui traversent une crise de milieu de vie est de se fixer sur les mauvais aspects de leur vie. Ils ignorent la source de leur malheur, et restent donc malheureux.
JH : On comprend l’avenir, même nos visions « radicales » de l’avenir, avec les catégories du passé.
Il y a une obsession aujourd’hui pour les années 1930. Si ce n’est pas le retour du fascisme, c’est le retour du New Deal. Mais nous ne sommes pas dans les années 1930. Notre avenir n’est ni le fascisme, ni le New Deal.
JH : Croyez-vous que l’on soit particulièrement sensible à ces comparaisons aujourd’hui ? Ou n’est-il pas simplement plus facile de faire de la politique en donnant aux électeurs quelque chose qu’ils peuvent reconnaître ?
Voilà encore une difficulté de l’âge moyen : l’expérience de vie qui façonne son présent. A dix-huit ans, personne ne se dit que tel moment rappelle un autre. Mais pour nos démocraties, il est difficile de reconnaître qu’il existe de nouvelles possibilités. La démocratie américaine est parfois alourdie par son passé. En Hongrie, faute de passé démocratique, V. Orbán raconte mille ans de gloire chrétienne…
Nous sommes quand même dans une phase où nous verrons de nouvelles coalitions politiques, parfois surprenantes, et pas toujours très appétissantes. L’homme politique qui parviendra à surmonter les écarts générationnels et d’éducation aura un bel avenir.
JH : Le mouvement des gilets jaunes vous semble-t-il un exemple de cette reconfiguration ?
Tout à fait, et surtout parce qu’il révèle un bouleversement dans le rôle de l’éducation dans la politique démocratique. Traditionnellement, en démocratie représentative, les élus viennent d’une classe élitiste. Aujourd’hui, une proportion importante de la population va à l’université. Ceux qui possèdent des diplômes trouvent donc que les élus leur ressemblent – mais si c’est le cas, en quoi les élus ont-ils le droit de gouverner à leur place ? Et ceux qui n’ont pas de diplômes, pour leur part, voient que les élus ne leur ressemblent pas du tout, et que ceux qui leur ressemblent ne sont jamais élus. Des deux côtés, la division du travail politique de la démocratie représentative est remise en cause.
DC : Le modèle de la représentation comme délégation se remplace donc par la colère.
C’est une colère viscérale. Il doit y avoir d’autres moyens de l’exprimer, mais nul ne peut nier la persistance du mouvement. Ce qui me frappe, c’est non seulement que les gilets jaunes soient encore dans la rue, mais qu’ils appellent encore à la démission d’Emmanuel Macron. A leurs yeux, ce président élu à soixante-six pourcent des votes n’est pas légitime. Le rejet de la représentation – bien plus que la violence – est radical dans nos démocraties modernes.
JH : Ces appels aux nouvelles formes de participation vous inspirent de l’admiration, mais en même temps, vous avez exprimé un fort scepticisme à l’idée que l’on puisse les intégrer aux systèmes existants. Vous ne pensez pas, par exemple, que le référendum d’initiative citoyenne réclamé par les gilets jaunes puisse coexister facilement avec les institutions de la Ve République.
Il est facile d’oublier à quel point il est étrange que les institutions fondamentales de la démocratie n’aient pas changé au fil des décennies, et même des siècles dans certains pays. L’idée de les changer de manière radicale devrait nous exciter. Mais cela est difficile, et surtout parce que les gens ne veulent pas vraiment les changer. Ils ne veulent qu’ajouter des nouvelles structures à ce qui existe : des assemblées citoyennes ou des forums délibératifs, une Chambre des lords tirée au sort. Je ne pense pas que ces ajouts puissent améliorer le fonctionnement de la démocratie : le Brexit en est l’exemple le plus clair. Loin d’avoir revigoré la démocratie britannique, la « participation » référendaire l’a paralysée.
DC : Pour terminer, vous êtes fasciné par la culture de la Silicon Valley, où l’on trouve des gens qui cherchent à vaincre la mort. Est-ce un exemple de cette pensée radicale des nouvelles possibilités que vous cherchez ? Ou s’agit-il d’un déni de la réalité ?
Cela représente une autre réponse encore à l’âge moyen : face à la mort, la recherche de l’immortalité. C’est un projet dangereux, et aussi, il faut le dire, très étrange. Je trouve odieux l’arrogance d’une personne qui consacre sa fortune à se donner la vie éternelle. Je ne veux pas de ce « radicalisme » à la Peter Thiel : un radicalisme totalement irresponsable. La politique devrait être le fait de penser aux conséquences inattendues de ses actions. Je crois en la responsabilité politique. L’abolition de la mort est aux antipodes de cette responsabilité.
JH : Est-ce pour cela que vous écrivez que Mark Zuckerberg est plus dangereux que Donald Trump ? Si les deux sont irresponsables, croyez-vous que Zuckerberg a plus de pouvoir sur l’avenir de la démocratie que Trump ?
Avec Trump, il n’y a que ce que l’on voit. Tout le monde comprend ses limites, lui le premier, je crois. Avec Zuckerberg, il est bien plus difficile de savoir où s’achève son pouvoir. Chez Facebook, il semble qu’il n’y a aucun contre-pouvoir, au moins pas chez les actionnaires. Les personnes qui comprennent leur propre pouvoir m’effraient moins que ceux qui ne le comprennent pas. Certes, Trump est plus vilain que Zuckerberg. Ce dernier est peut-être un peu bizarre, mais je n’ai aucun doute qu’il est bien intentionné. Mais c’est cela le problème : Zuckerberg a été surpris de savoir la puissance de sa création, et il croit encore que ses bonnes intentions en justifient les effets. Je m’inquiète bien plus des bien intentionnés qui perdent le contrôle de machines hyperpuissantes – machines incompréhensibles et irresponsables – que d’un vieux méchant à la Maison blanche, qui sera bientôt parti.
DC : N’oublions pas que Zuckerberg est encore très jeune.
Et il vivra peut-être toujours…
Photo Credit: Phil Roeder, Caucus Tourism- Vote for Kids, via Wikimedia Commons, CC BY 2.0.
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